L'histoire de Droit de Réponse

Le plateau de Droit de Réponse était disposé en forme d'amphithéâtre avec au centre Michel Polac derrière une longue table où siégeaient ses principaux invités. Tout autour du premier cercle d'autres tables pour d'autres invités et surtout pour les invités des principaux invités (c'est important car ce sont souvent eux les éléments les plus perturbateurs dans l'émission), et enfin un second cercle de tables pour le public. Tout le monde pouvait prendre la parole et intervenir dans le débat. Toutes les tables convergeaient vers le centre et certains invités tournaient ainsi le dos à d'autres. L'ambiance, comme cette disposition, rappelait bien sûr celle d'un café (le fameux café du commerce où les français refont le monde !).

Michel Polac commençait toujours par un retour sur la précédente émission pour donner un « droit de réponse » à celles ou ceux ayant été mis en cause précédemment. Puis il lançait la revue de presse où l'actualité de la semaine était illustrée et commentée par trois dessinateurs (parmi eux on retrouve surtout Siné, Cabu, Loup, Reiser, Luz et Wolinski entre autres).

Le principe de l'émission était avant tout de faire polémique autour du sujet abordé. Michel Polac n'était pas là pour trouver un consensus, ni faire des compromis mais pour mettre en présence des opinions contraires, pour permettre aux différents points de vue de réagir. A lui de gérer les temps de paroles, de laisser tout le monde s'exprimer et d'éviter que tout parte en vrille comme à la fin du numéro consacré au show business où un verre jeté par un participant excédé frôla l'animateur qui rendait l'antenne.
 

L'anecdote de Droit de Réponse

Deux véritables innovations technologiques révolutionnèrent aussi le petit écran grâce à Droit de Réponse: une palette graphique appelée vidéographe à l'époque qui permettait à un ou deux dessinateurs de réagir en direct aux différents propos et, « la paluche », une mini caméra légère et de poing qui permettait au réalisateur de s'approcher au plus près des invités.

Maurice Dugowson, en réalisateur talentueux, participa aussi grandement au succès de l'émission grâce à ses cadrages audacieux pour l'époque et très avant gardiste. La caméra était portée à l'épaule, elle circulait entre les tables et s'approchait au plus près des invités, à l'affût du moindre détail. Une réalisation moderne !
 

Ca s'est terminé comme ça

En 1987, l'entreprise Bouygues rachetait TF1 qui devenait ainsi la première chaîne privatisée française. Sur le plateau de Droit de Réponse un soir de septembre 87, le dessinateur Cabu illustrait la soirée consacrée aux grands chantiers publics par un dessin lu à l'antenne par Michel Polac : « Une maison de maçon, un pont de maçon, une télé de m... » . C'est la goutte d'eau ou le prétexte qui manquait, Droit de Réponse s'arrêta et Michel Polac fut renvoyé sans préavis.
 

Vidéos de Droit de Réponse

Les scènes d'anthologie de Droit de Réponse en vidéo :

Droit de Réponse était connue pour ses débats surchauffés.
Sur cette vidéo, le verre ne passe pas loin de la tête de Michel Polac !
 

Une des soirées les plus célèbres est celle où des détracteurs et des partisans faisaient face à Coluche grimé en Zorro d'opérette et accompagné d'une cour de pin-ups et d'enfants, dont son propre fils
 

Pierre Desproges présentait son manuel du savoir vivre à l'usage des rustres et des malpolis et en lisait un extrait devant Guy Bedos.
 

Là, cette émission spéciale Charlie Hebdo du 11 juin 1982 en intégralité (4 parties)

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